segunda-feira, setembro 11, 2006

Exemplos na dança pós-9/11

Cinco anos depois as dúvidas sobre os culpados ou as razões para o ataque às Torres Gémeas permanecem. A 11 de Setembro de 2001, enquanto as Torres Gémeas caiam, ruía também a nossa concepção de mundo livre, seguro e democrático. «Somos todos americanos», escreveu o Le Monde. Somos todos iguais, na verdade.

Também na criação artística o mundo se modificou. Em Janeiro de 2002, Jean-Marc Adolphe, o editor da revista francesa Mouvement dava conta de três exemplos na dança no pós-11 de Setembro: Alibi, da norte-americana Meg Stuart, e o trabalho, em geral, dos alemães Pina Bausch e Raimund Hoghe. Reproduz-se hoje parte desse texto, que pode ser lido na íntegra aqui:




«'I am an empty stranger, a carbon copy of my form' [...] Ils sont là, les ravagés d'on ne sait quel cataclysme, corps d'outre-monde rejetés par le ressac de l'Histoire, nomades d'une lucidité éventrée par les coups de boutoir du show permanent et indistinct des actualités et de l'entertainment business, exclus de la grande compétition sportive réservée aux puissants et aux dopés, réfugiés de toutes les déroutes. [...]

Ils sont assemblés là, et ils vont le faire : entrer dans le nouveau millénaire, celui qui commence, dit-on, un certain 11 septembre. Rescapés d'un monde qui s'écroule d'avoir si souvent couru à sa perte. Autopsie. Les décombres du désastre, les forces souterraines de l'effondrement. Et des raccourcis somptueux, telles ces séquences filmées de patinage artistique qui évoquent le temps de la «guerre froide». Et des incisions fulgurantes, telle cette scène de torture qui devient la matière d'un jeu télévisé. Et bien d'autres choses encore, mouvements, mots, images et sons chauffés à blanc et entremêlés dans un maelström d'implosions radicales.

Première chorégraphie de l'après 11-septembre, et qui cependant n'en parle jamais directement, of course, Alibi de Meg Stuart est une pièce absolument terrifiante et incroyable. Politique dans son faire, actuelle en ce qu'elle fait jaillir dans l'instant de sa représentation, toute une généalogie d'informations, d'énergies, de gestes défaits. Il fallait bien qu'une telle mise en pièces des clichés de la domination vienne d'une artiste américaine aujourd'hui exilée en Europe depuis dix ans. [...]

Quand l'espace-temps de l'histoire devient une sensation corporelle Pina Bausch, née en Allemagne en 1940, venant à la danse après la Seconde Guerre mondiale, n'a non plus jamais parlé directement du nazisme. Mais il faut être passablement borgne pour ne pas voir que tout son travail de danse-théâtre (au moins jusqu'à Palermo, Palermo, en 1989), n'a eu de cesse de fouiller quel coeur de l'humanité, en ses petites bassesses à la fois drôles et pathétiques, en ses lâchetés tellement compréhensibles, en sa cruauté toujours à fleur de peau (le besoin, par exemple, de trouver un bouc émissaire), avait pu permettre une monstruosité comme celle du nazisme.

Raimund Hoghe, qui fut pendant dix ans le dramaturge de Pina Bausch, a ensuite choisi une forme d'autoportrait pour condenser en un corps la violence de l'Histoire. Bossu, colonne vertébrale totalement déformée par une maladie que sa mère n'a pu soigner -le blocus ayant rendu inaccessibles les médicaments nécessaires, Raimund Hoghe met en scène, de Meinwärts, son premier solo, à la prochaine création de Sarah, Vincent et moi, le réel ultra-subjectif d'une infirmité corporelle qui filtre les infirmités de l'histoire. [...]»


Jean-Marc Adolphe


na foto: estátua representando Adão, de Rodin, encontrada nos escombros das torres, junto à fuselagem e pneus do avião que embateu na Torre Norte. Autoria: Joel Meyerowitz

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