Neste momento em França estão em cartaz 5 filmes de tematica gay: Brokeback Mountain, Odete, Reinas, George Michael: a different story e Le Bal des chattes sauvages. Mas a quem se dirigem este filmes? O jornal Le Monde lançou ontem a questão.
Le cinéma gay vise un public au-delà de sa communauté
por Isabelle Regnier
Avant sa projection à Venise, on parlait déjà du Secret de Brokeback Mountain comme du premier western gay. Depuis, on a su que ce n'était pas un western. Selon son distributeur, Philippe Hellmann, le film ne serait même pas spécifiquement gay : "C'est une histoire d'amour. Il se trouve qu'elle se passe entre deux hommes." Distribué en 130 copies, le lauréat du Lion d'or sort bien dans les deux salles phares de l'art et essai du marais, le MK2 Beaubourg et l'UGC Ciné-Cité les Halles, mais il n'est soutenu que par des partenaires médias "non gays" : Paris Première, Club Internet, Télérama, Libération... "Ang Lee est connu par un autre public que les gays, explique Philippe Hellmann. Je ne voulais pas l'enfermer dans cette catégorie, qui à mes yeux est secondaire en regard du film."
Réputée cinéphile, surinformée sur ce qui la concerne, la communauté gay n'aurait pas besoin d'une campagne dédiée pour aller voir un film précédé d'un tel "buzz". C'est ce que pense aussi Jean Labadie (Bac Films), distributeur de Crustacés et coquillages, comédie familiale sur fond d'amours homosexuelles, signée Olivier Ducastel et Jacques Martineau : "On n'est plus à l'époque où Fassbinder tournait La Loi du plus fort. Sortir un film avec des personnages homosexuels n'a rien de courageux. Et quitte à viser un large public, mieux vaut ne pas cibler une communauté. Les gens risquent de se dire : si c'est pour eux, ce n'est pas pour moi."
Réputée cinéphile, surinformée sur ce qui la concerne, la communauté gay n'aurait pas besoin d'une campagne dédiée pour aller voir un film précédé d'un tel "buzz". C'est ce que pense aussi Jean Labadie (Bac Films), distributeur de Crustacés et coquillages, comédie familiale sur fond d'amours homosexuelles, signée Olivier Ducastel et Jacques Martineau : "On n'est plus à l'époque où Fassbinder tournait La Loi du plus fort. Sortir un film avec des personnages homosexuels n'a rien de courageux. Et quitte à viser un large public, mieux vaut ne pas cibler une communauté. Les gens risquent de se dire : si c'est pour eux, ce n'est pas pour moi."
Ce discours s'applique mieux aux films politiquement consensuels et commercialement ambitieux qu'aux productions fragiles ou pointues. Reinas, Odete, George Michael, mon histoire et Le Bal des chattes sauvages, les quatre petits films gays qui sortaient mercredi 11 janvier, ont tous été lancés avec peu de moyens, en partenariat avec des entreprises et associations communautaires.
Pour Reinas, comédie espagnole de Manuel Gomez Pereira, Eric Vincent (ARP Distribution) a réparti son budget entre des médias neutres (Ouï FM et Ciné Cinémas), des supports latins (Radio Latina, Vocable...) et des partenaires gays (Têtu, Illico, Gayvox. com, le Syndicat national des entreprises gays (SNEG) et la soirée des Follivores)... "Je préfère, affirme-t-il, informer 3 000 personnes dans une soirée où je suis sûr d'avoir un taux de déperdition très faible que n'importe qui sur colonnes Morris, que je n'ai de toute façon pas les moyens de me payer..." Les stars du film, Marisa Paredes et Carmen Maura, ont par ailleurs été invitées par Pink TV, Radio FG, et à peu près tous les médias gays.
Le choix des salles est souvent crucial, à Paris du moins, car en régions aucune salle ne draine spécifiquement de public gay ou lesbien. Distributeur d'Odete, de Joao Pedro Rodriguez, Maurice Tinchant (Pierre Grise), qui aurait voulu plus de salles parisiennes pour faire connaître le cinéaste, doit se contenter du Racine et de l'incontournable MK2 Beaubourg. Pour O Fantasma, premier long métrage sulfureux de l'auteur, cette salle proche du Marais avait fédéré 16 000 spectateurs sur un total de 40 000. Selon Marc Mercier, programmateur des salles MK2, le film a d'abord marché pour ses qualités cinématographiques. "La communauté gay est cinéphile et exigeante. Elle s'intéresse à tous les cinémas. Qu'un film aborde un thème lié à l'homosexualité ne suffit pas à la déplacer." De fait, la notoriété du film avait été portée par les festivals (scandale à Venise, Grand Prix de Belfort), par la campagne de communication éclatée par son distributeur, Epicentre Films, entre médias cinéphiles et supports communautaires, et par une critique dithyrambique de Libération.
Reste que les festivals de films gays et lesbiens remplissent encore les salles, que le Festival du film de Berlin récompense chaque année, par le Teddy Bear d'or, son meilleur film gay, dont le récent développement de rayons gays et lesbiens chez les marchands de DVD a fait exploser les ventes. Chez Antiprod, Patrick Morin a ainsi vendu 60 000 exemplaires en cinq ans des DVD de sa collection "Courts, mais gays", compilations de courts métrages glanés un peu partout dans le monde. Autre éditeur DVD, Eric Kertudeau (Optimale) profite aussi de cette segmentation, mais sans s'en satisfaire : "C'est facile de vendre nos titres dans les rayons gays et lesbiens. Ce qui est dur, c'est de les amener chez Leclerc, Carrefour, là où on ne les attend pas, à côté de Hulk et de Shrek..." Mariant agressivité commerciale et militantisme, il arrive à ses fins en éditant, aux côtés de Presque rien de Sébastien Lifshitz, et de Yossi et Jagger d'Eytan Fox, des séries télé à succès, comme Clara Sheller, ou Les Chroniques de San Francisco.
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