quarta-feira, dezembro 15, 2004

Seminário Internacional de Jovens Críticos de teatro (XIV)

Voltamos a sair da Europa para dar conta da situação teatral no Quebéc. O texto vai assinado por Amélie Guiguère.

Un coup d'œil sur le théâtre au Québec

Le théâtre fait au Québec est presque essentiellement de langue française, mais il existe aussi un théâtre de langue anglaise. Fait intéressant à noter : à l'image de Montréal, certaines compagnies québécoises sont mêmes bilingues!

C'est dans les années 1940 que l'on situe habituellement la naissance du théâtre professionnel au Québec. On retient également l'année 1968, année de la création scénique des Belles-sœurs de Michel Tremblay. Cette pièce, qui met en scène une vingtaine de belles-soeurs, amies, voisines habitant un quartier populaire de Montréal, a représenté une révolution : pour la première fois, des personnages de théâtre parlaient de la même façon que les gens ordinaires du Québec (en joual). Les Belles-sœurs a été traduite dans plus de 20 langues. Encore aujourd'hui, la pièce de Tremblay est montée dans plusieurs pays du monde.

La plupart des grands théâtres ont été fondés dans les années 1950 et 1960. Le plus vieux des théâtres a ouvert ses portes en 1948. Il s'agit du Rideau Vert qui, malheureusement, connaît des difficultés financières importantes aujourd'hui. Le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) vient tout juste de célébrer 50 ans d'histoire. En un demi-siècle, le nombre de compagnies a énormément augmenté. S'il y en avait moins de dix au début des années 1950 et une trentaine à la fin des années 1960, plus de 250 offrent aujourd'hui une production très variée.

Contrairement à la majorité des pays d'Europe, il n'existe pas au Québec de théâtres d'État ni de théâtres nationaux. Les compagnies québécoises sont indépendantes (elles demeurent par ailleurs subventionnées) et gérées par des conseils d'administration composés d'artistes et de gens issus de la communauté.

Les programmations des théâtres sont très variées. Elles comportent des pièces de répertoire classique et contemporain, ainsi que des créations d'œuvres inédites. Par exemple, cette saison-ci, il était entre autres possible de voir La fausse suivante de Marivaux, Les Justes de Camus, une adaptation des Deux Jumeaux Vénitiens de Goldoni, Médée-Matériau de Heiner Müller, mais aussi Doldrum Bay de l'Irlandaise Hilary Fannin, créée au Abbey Theatre de Dublin, en 2003. Au milieu de l'automne, j'ai aussi assisté à une adaptation originale du Procès de Franz Kafka par le metteur en scène et cinéaste François Girard.

Montréal est une ville cosmopolite où vivent plusieurs communautés culturelles. C'est à mon avis, un très grand privilège. La scène théâtrale en bénéficie car ces artistes nous font connaître de nouveaux auteurs et de nouveaux univers. Par exemple, le metteur en scène d'origine roumaine, Theodor Christian Popescu, fraîchement débarqué au Québec, a monté en septembre dernier Histoires de famille de Biljana Srbljanovic. Montréal accueille aussi une petite communauté russe très active. D'origine russe, Alexandre Marine dirige le Théâtre Deuxième Réalité. Une de ses collaboratrices a traduit et monté, cet automne, Comment j'ai mangé du chien d'Evgueni Grishkovets. Wajdi Mouawad, l'un de nos auteurs et metteurs en scène les plus estimés est natif du Liban. Ses pièces toujours nourries par ses expériences passées et présentes, heureuses et malheureuses, sont très bien accueillies chez nous et en Europe.

Au Québec, on compte trois festivals internationaux de théâtre. Le Festival de théâtre des Amériques, a été fondé il y a 20 ans. Il est présenté à Montréal à tous les deux ans. Dans la ville de Québec, le Carrefour international de théâtre est également un lieu important de diffusion et d'échanges. C'est dans le cadre de ces événements que nous avons eu la chance de voir par exemple, le travail de Frank Castorf, de Krzysztof Warlikowski, de Lars Norén, de Rodrigo Garcia ou encore d'Arpad Schilling. Enfin, on compte aussi un important festival international de théâtre pour jeune public nommé Les Coups de théâtre.

Contacto: amelie.giguere@ultim.net

AMÈLIE GUIGUÈRE é Mestra em Estudos da Arte pela Universidade do Quebec em Montreal (UQAM). Há 4 anos que faz crítica de teatro no jornal quinzenal Ici.



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